Né en 1600 à Bordeaux, fils de Jean de Surin, conseiller au Parlement, Jean-Joseph Surin fit ses études au Collège de la Madeleine, puis entra au Noviciat en 1616 ; c’est à Bordeaux aussi qu’il étudia la théologie, discipline dont il acheva la maîtrise à Paris en 1629.
Devenu, à Rouen, un des disciples du Père Lallemant qui prêchait une spiritualité nourrie des écrits de Thérèse d’Avila, Jean de la Croix, Catherine de Sienne, Ruysbroeck, il fut en Aquitaine le principal représentant de cette « nouvelle spiritualité » que la Compagnie de Jésus, après avoir privilégié l’action dans la Contre-Réforme, cherchait, en cette première moitié du 17ème siècle, à ne pas oublier.
Nommé exorciste à Loudun en 1634 (après l’affaire de la possession des Ursulines qui avait conduit au bûcher le curé de la ville, Urbain Grandier), il s’y épuisa trois années.
De retour à Bordeaux, il vécut une terrible crise spirituelle et se crut damné. Il en vint à se défenestrer depuis sa chambre du prieuré de Saint-Macaire situé sur le rocher surplombant la rivière.. Il survécut à cette chute impressionnante avec une jambe plus courte, et continua en boîtant et en tombant à se donner encore, pendant 18 ans, au service de Dieu et du prochain.
A sa mort, en 1665, il laissait une œuvre écrite qui fait date dans son siècle et dont Fénelon et Bossuet firent grand cas : Catéchisme Spirituel, 1657, Cantiques Spirituels, réédités de 1660 à 1671, Fondements de la Vie spirituelle, ed. Posthume, 1667.
Le Père Michel de Certeau, jésuite et psychanalyste, permit de le redécouvrir au 20e siècle, grâce à ses travaux. Et Bernard Peyrous dans « La réforme catholique à Bordeaux 1600-1719 », Fed.Hist. D’Aquitaine, 1995, évoque sa spiritualité et son action dans son contexte historique.
D’ap. Paul Defaye, Tivoli, Réflexion, Actualité, Mémoire, n°20, mai 1999
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