LES RECTEURS

LE PÈRE PAUL DE JABRUN

Père PAUL de JABRUN, s.j.      – 1939

Recteur de Tivoli de 1928-1935

Le père Paul de JABRUN, cousin de Louis de JABRUN, exerça son ministère à Bordeaux. Sa figure nous touche en tant que Tivoliens : en effet, après avoir été depuis 1911, Père spirituel à Tivoli réfugié à l’Assomption et alors dirigé par un prêtre du diocèse, Le père Paul de JABRUN en fut nommé Recteur en 1928. C’est à ce titre, marquant la reprise complète en responsabilité du Collège de la Compagnie de Jésus, qu’il collabora étroitement avec M. Paul Glotin, alors président d’administration de la Société Civile, pour négocier l’achat de la propriété Dupuy-Peyreblanque et la vente de divers lots de cette acquisition aux fins de faire construire sur la part réservée le le bâtiment que fréquentent les tivoliens d’aujourd’hui.

Ce TIVOLI ressuscité fut inauguré en 1931. Le Père Paul de JABRUN en garda la direction jusqu’en 1935, cédant alors la place au Père Bernad de GOROSTARZU. Son Nouveau statut l’appelait à Montpellier au Collège Saint François Régis.

Il est décédé en 1939.

P.DEFAYE (extrait de la revue TIVOLI, dec 1999 n°21)


Le Père JEAN de GOROSTARZU

Recteur de Tivoli de 1935-1941



Père PAUL SEVESTRE (1902-1974).

Ancien Préfet

Recteur de Tivoli 1941-1946 et 1952-1955

Ancien Provincial

                     « Son génie de l’organisation et sa resplendissante santé lui permettait de tout mener à bien : discipline, études, Maître de Chapelle, Aumônier Routier et, durant l’été, animateur du camp de Barèges. »

                                                                     Maurice DARRIEULAT sj 

                                                                               (1921-1974)

Il naquit à Saint-Christophe dans le Cantal en 1902 et fit ses études secondaires à Sarlat. Paul Sevestre fut recteur à Tivoli entre 1941 et 1946 puis entre 1952 et 1955. Il devint ensuite économe de la Province à la Résidence de Toulouse (1955 -1962). Le P. Sevestre revint à Tivoli comme Père Spirituel en 1962. Personnalité dotée d’un grand charisme, il anima longtemps le camp de Barèges. De graves problèmes de santé l’obligèrent à renoncer peu à peu à ses nombreuses activités. Il mourut à Pau en 1974.


Père JEAN DISSARD, s.j. (1887 -1953)

Recteur de Tivoli 1946-1949

        Né à Cahors en 1887, il fit ses études au collège de Sarlat. Après le noviciat, il enseigna à Hernani en Guipuzcoa puis, devenu prêtre, il revint à Sarlat comme Père Spirituel.

Le P. Dissard découvrit Tivoli en 1928, au moment de l’acquisition du domaine de Peyreblanque à Caudéran. Très apprécié des autorités diocésaines et particulièrement de l’archevêque, Mgr. Feltin (1936 -1949), il était reconnu pour ses qualités de prédicateur. En 1946, il devint Recteur de Tivoli et fit édifier la chapelle du Collège : Mgr. Feltin vint la consacrer le 5 mai 1949. La même année, il quitta la direction de l’établissement et se consacra à la direction spirituelle et à la prédication dans des paroisses et auprès de communautés religieuses.  

Le P. Dissard a écrit de nombreux ouvrages notamment Le Bienheureux Guillaume Delfaud en 1926, Un Missionnaire des campagnes, le Père Tarin (1927) et surtout Monseigneur Charles-François d’Aviau, 1736 -1826, Bordeaux, Delmas, 1953. Ce dernier travail lui avait été demandé par Mgr. Richaud, archevêque de Bordeaux (1950 -1968).



Père JORDAN DE PUCH, s.j. (1906-1976)

Recteur de Tivoli (1949-1952)

Ancien Provincial

« Le monde évolue avec rapidité au point de vue économique et social et cela entraîne dans la jeunesse une mentalité et des centres d’intérêt nouveaux. Notre tâche d’éducateurs est de comprendre notre temps et d’adapter nos méthodes sans laisser perdre aucune de nos valeurs chrétiennes dont le monde a plus que jamais besoin. »  Jordan de PUCH lors de la célébration du centenaire de Tivoli Avril 1951


Père JACQUES BLAISE, s.j.

Recteur de Tivoli 1955-1959


Père REGIS BERGERON s.j. (1914-1977)

Recteur de Tivoli 1959-1962

          Né au Puy en 1914, il acheva ses études à Sarlat entre 1925 et 1928. Philosophe de formation, il fut régent à Tivoli de 1938 à 1940 puis préfet des études entre 1945 et 1957. Il devint recteur du collège de Montpellier (1957 -1959) puis de Tivoli (1959-­1962). Le P. Bergeron fut ensuite appelé à la résidence de Toulouse : il eut d’importantes responsabilités dans l’administration de la communauté. Ce fut une « grande figure jésuite du Midi ».

                     « Son génie de l’organisation et sa resplendissante santé lui permettait de tout mener à bien : discipline, études, Maître de Chapelle, Aumônier Routier et, durant l’été, animateur du camp de Barèges. »                                                                    

Maurice DARRIEULAT, s.j.  (1921-1974)


Père BERNARD FAIVRE, s.j.

Recteur de Tivoli 1962-1969


Père JOSEPH DUVOISIN, s.j. 1923- 2003

 1957-1969 : Préfet du collège

Recteur de Tivoli 1969-1976

                      «  A ce titre, un peu homme-orchestre, centralisant les études et

la discipline, le scolaire et le para-scolaire. Présent un peu partout, montant souvent   sur la brèche, intervenant dans un couloir, un dortoir, ou un réfectoire, autant que dans une étude, sur un stade ou à la piscine. »

                      «  A la rentrée de septembre 1969, les sept années de Recteur commencent. (…) Pas de bâtiments (…) mais avec la collaboration de beaucoup d’autres, le Centre Audio-Visuel, le Centre de Documentation, l’expression corporelle, la Formation permanente, la série G2, le Tronc Commun et le nouveau régime scolaire en Seconde et au-delà. »

                                                                    Revue Tivoli, vacances 1976.


Le Père AMET, s.j. (1921-2015)

Recteur de Tivoli 1976-1985

Recteur du Saint-Joseph de Tivoli depuis la rentrée de 1976, le père Amet à quitté Tivoli à la fin de l’année scolaire 1985.

Son départ de Tivoli a été marqué par une réunion amicale et sympathique au cours de laquelle les représentants de différents groupes de la communauté éducative lui ont exprimés le reconnaissances de tous.

C’est Hubert Boidron, élève de Seconde IV qui a pris la parole au nom des élèves.

Mon Père,

Les élèves de Tivoli ont souhaité eux aussi être associés aux remerciements qui vous sont adressés ce soir à l’occasion de votre départ.

Pendant 9 ans, vous avez été à la direction de notre collège, et vous avez montré à quel point vous l’aimiez ainsi que ses élèves, n’hésitant pas plusieurs fois à prendre la défense, publiquement, dans le médias.

Bien sûr, votre lourde charge ne vous mettait pas personnellement en contact avec nous. le directeur d’un collège de 1600 élèves ne peut pas être proche de chacun d’eux et il reste forcément quelqu’un d’officiel par sa fonction.

Pourtant, chaque fois qu’un élève est allé personnellement vous voir (pas toujours pour des raisons agréables) il a trouvé une porte ouverte et quelqu’un pour l’accueillir. Et il repartait, étonné d’avoir rencontré un homme qui l’avait écouté et peut-être réconforté.

Par votre présence continue à Tivoli, même pendant votre convalescence vous nous avez donné un exemple de vocation.

Vous vous êtes donné entièrement à Tivoli, jusqu’à faire de ce collège un collège auquel nous sommes fiers et heureux d’appartenir.

Nous vous remercions pour tout cela et nous vous souhaitons, mon Père, bonne chance pour l’avenir.


Madame J. MOSTERMANS, Présidente de l’APEL s’est exprimée au nom des parents :

         Cher Père,

 

            C’est au nom des parents d’élèves que j’ai le privilège de vous exprimer notre reconnaissance pour vos neuf années de présence à Tivoli, présence au sens le plus plein du terme. Pour reprendre une expression que vous utilisiez vous-même récemment au sujet de quelqu’un d’entre nous, vous avez marqué Tivoli, vous avez marqué chacun d’entre nous.

Dans votre fonction de directeur d’abord :

– par votre fidélité au poste : on vous trouve le jour et la nuit, le samedi et le dimanche ,

– par votre volonté de rassembler au lieu de diviser, de mettre en valeur ce qu’il y a de meilleur en chacun,

– par votre grande qualité d’écoute,

– par votre désir d’unir,

– par votre souci de la discipline et de l’ordre tout en respectant la liberté de chacun,

– par  vos efforts constants pour promouvoir une communauté éducative de vérité.

J’en veux pour exemple votre encouragement et votre désir souvent exprimé de voir participer les parents dans de nombreuses instances de Tivoli.

– votre présence systématique et votre participation active à toutes nos assemblées générales et à tous nos conseils d’administration, dans lesquels le dialogue est libre et confiant.

– en tant que responsable des parents je vous ai toujours trouvé prêt à me recevoir et à m’écouter, vous m’avez fait confiance.

Nous n’avons jamais pris aucune initiative ou  décision  sans solliciter votre avis ou votre accord et cette entente s’est révélée particulièrement précieuse au cours de l’année dernière quand l’inquiétude pour nos écoles était grande  et que la solidarité entre tous les membres de la communauté a remarquablement fonctionné.

Nous vous remercions aussi – et pour ma part je dirais surtout – pour votre très fidèle présence de prêtre auprès de tous,

– pour votre soutien apporté aux familles en deuil,

– pour toutes les cérémonies de communion et de confirmation,

– pour vos cours de culture religieuse si appréciés par les élèves du collège,

– pour les retraites, la nuit de prière, l’inoubliable pèlerinage,

– pour la simplicité et l’amitié avec lesquelles vous nous avez fait partager votre peine au moment de la disparition de votre mère.

Nous nous souvenons avec émotion des temps forts des grands événements religieux qui ont jalonné votre séjour parmi nous : une ordination et les grands vœux de plusieurs prêtres d’ici.

 

            Merci, Père, au nom de tous les parents pour la grande richesse de ces neuf années.


Monsieur VAYRIES, Responsable de l’Internat, Professeur d’Espagnol a eu un problème de conscience pour prendre la parole au nom de tout le personnel de Tivoli :

Mon Père,

La tâche difficile, de prendre la parole au nom du personnel de Tivoli, enseignant ou non, m’a vite posé un problème de conscience…

Etais-je tenu de me plier inconditionnellement à une tradition bien établie, qui exige qu’à l’occasion d’un départ on ne se souvienne que des qualités et des réalisations positives de celui qui, bientôt doit nous quitter, ou bien pouvais-je, de façon moins conventionnelle, évoquer aussi, à côté de ses mérites, certaines limites ?

J’ai finalement opté pour la liberté de parole, tels les magistrats du Parquet qui, selon une ancienne coutume de notre Droit, ne sont pas libres d’écrire, mais sont tout à fait libres de parler. Et sans jouer pour autant les accusateurs publics, je vous dirai, mon Père, que vous n’avez pas fait à Tivoli, l’unanimité. Du moins parmi le personnel.

Plusieurs d’entre nous, après votre départ, continueront à penser que la « forêt noire », votre pâtisserie préférée, n’est pas digne de la première place. (1)

D’autres n’iront toujours pas voir des films dont vous avez dit que ce serait un péché de les méconnaître.

D’autres, plus nombreux encore, persisteront à croire, malgré neuf ans d’efforts persuasifs, que les Pyrénées sont bien des montagnes, et non pas un gadget à l’usage des populations aquitaines, un pâle reflet des sommets alpins auxquels vous êtes tellement attaché.

Si le gourmet, si le cinéphile averti, si le montagnard endurci que vous êtes, n’ont pas pleinement persuadé, quelle image nous laisse le Père Directeur ?

J’ai, pour le savoir, utilisé un procédé indiscret, mais que vous ne pourrez pas désavouer, vous qui l’avez tant de fois utilisé : me transformant en grand…disons plutôt en « gros » reporter, je suis allé interroger, au hasard des rencontres, des personnes travaillant à Tivoli, et je leur ai demandé quel souvenir dominant elles garderaient de vous.

Je peux témoigner qu’une grande concordance est alors apparue.

Je passerai vite sur votre compétence, sur vos qualités intellectuelles fortement soulignées,, de me que sur vos qualités de gestionnaire attentif.

Mais nous avons hautement apprécié, avant tout, la simplicité de contact du Directeur ouvert à tous, à qui l’on pouvait toujours demander un conseil, qu’il soit professionnel ou privé.

« Il ne se prend pas pour Dieu le Père »m’a-t-on dit. (C’est d’ailleurs tout à fait normal, puisque vous avez au-dessus de votre tête, et le ciel, et l’ »internat du second cycle!)

Beaucoup évoquent aussi votre calme rassurant et votre pondération, votre tolérance, votre « fair-play », le respect de l’autre et de ses idées, même, bien sûr, lorsque ce ne sont pas les vôtres.

Votre autorité en sort renforcée et vous resterez pour nous le Directeur qui rassemble, qui, loin d’exploiter les divisions internes, toujours possibles, cherche à les atténuer pour former, comme

le veut notre Projet Pédagogique, dont vous êtes le premier garant, une véritable communauté éducative, aussi unie que possible, dans la différence des rôles.

De cette communauté vous êtes membre et vous le resterez une fois parti.

Souvenons-nous en effet, de l’année de votre arrivée parmi nous, vous avez porté avec nous, nos peines, et vous nous avez aidés à les assumer chrétiennement.

Personne n’oubliera le réconfort que vous nous avez apporté alors, comme, par la suite chaque fois qu’un événement douloureux est venu frapper l’une des familles de la communauté éducative…

Nous nous souviendrons également de votre maladie et de la leçon de courage que vous nous avez donnée en poursuivant, dès que possible votre tâche, au service de tous, tâche qu’à vrai dire vous n’aviez jamais complètement interrompue.

Mais nous nous rappellerons aussi les événements heureux que vous avez partagés avec nous pendant neuf années : joies des naissances et des baptêmes, joies des mariages, et ces fêtes du Collège auxquelles vous étiez tellement attaché, voulant signifier que la joie aussi avait sa place dans toute communauté, et d’abord la nôtre.

Sur un plan plus professionnel, les enseignants se rappelleront certainement es trésors de patience, de diplomatie et de tact que vous avez déployés lors du passage des inspecteurs ou encore vos interventions toujours pondérées dans les conseils de classe, avec ce souci de l’équité qui a toujours été le vôtre.

Enfin il y a le Prêtre.

En fait il y a d’abord le Prêtre, je l’ai déjà évoqué plus haut et si j’en parle ici seulement, c’est pour faciliter une transition.

Prêtre, vous ne l’avez pas été seulement pour célébrer l’Eucharistie, administrer les sacrements ou faire la catéchèse aux élèves dans un silence que j’oserai qualifier de religieux( et qui vous étonnait bien d’ailleurs, de la part des élèves. Nous, enseignants, nous étions moins étonnés!).

Non : le Prêtre,vous l’avez été dans votre témoignage quotidien au service de l’Evangile dont l’enseignement est – vous me l’avez encore rappelé ce matin – votre souci prioritaire.

Le Directeur s’en va.

Le Directeur Prêtre s’en va.

D’aucuns s’en inquiètent, car c’est la première fois que cela se produit à Tivoli.

Peut-être faut-il envisager l’avenir avec plus de sérénité. Ce que vous-même et ma Compagnie avez construit à Tivoli depuis des années ne peut être fragile au point de dépendre de la qualité de clerc, ou non, du Directeur.

Au lieu de s’inquiéter, mieux vaudra préserver ensemble, et gérer l’héritage, autour de votre successeur et des aumôniers, dans la coopération nécessaire entre les prêtres et les laïcs, à Tivoli comme dans l’Église aujourd’hui.

Nous le ferons avec confiance et en souvenir de vous.

Mon Père, je vous ai personnellement demandé, à plusieurs reprises, si vous reviendriez à Tivoli de temps à autre. La seule réponse, muette, a toujours été cette mimique que j’essaie de reproduire :

et qui est pour le moins évasive !…

Mais peut-être répugnez-vous à vous distraire de la mission nouvelle que la Compagnie ne va pas tarder à vous confier.

Ou peut-être ne souhaitez-vous pas revenir par excès de délicatesse. Il n’appartient qu’au nouveau Directeur de vous inviter officiellement. Mais je peux peut-être risquer une suggestion :

J’ai entendu parler d’une machine à écrire qui, dans quelques instants doit vous être remise. Le maniement en est délicat,il faut beaucoup de doigté, beaucoup de méthode, et ne s’improvise pas dactylo qui veut.

Il existe dans la commune voisine, Le Bouscat, un organisme de formation permanente, de l’autre côté de cette avenue précisément, une association qui se nomme l’AFEPT et qui organise des stages de dactylographie de qualité. Pourquoi ne pas vous y inscrire dans quelque temps ?

Vous auriez ainsi le privilège de revenir savourer les petits plats de la Sodexho dans cet établissement et d’y rencontrer beaucoup de gens qui, j’en suis sûr, seront heureux de vous retrouver.

Merci, Père Amet,

au revoir et

à bientôt.

le 24 juin 1985

Hubert Boidron, élève de 2ème 4 Tivoli

Revue Tivoli 1985-1987-
vacances 1985 62 ème année 1,2 3 et 4  et vacances 1987 63 ème année 1 et 2