1814 La Compagnie est rétablie
Mgr D’AVIAU accueille les jésuites au Petit Séminaire
C’est à Mgr d’Aviau (ancien élève du collège de la Flèche) que l’on doit le retour des Jésuites à Bordeaux. En 1814, il leur confia le Petit Séminaire : 250 ou 300 élèves y vinrent de tout le Midi, attirés par la qualité de l’éducation qui visait une formation religieuse et morale, et pas seulement le sacerdoce. Mais il ne fut pas question alors de rouvrir un collège. D’ailleurs une ordonnance de 1828 vint leur interdire d’enseigner, à Bordeaux comme ailleurs, et les Pères se dispersèrent (en Espagne notamment). Les 4 pères (et 5 frères) restés à Bordeaux durent se cacher pendant la révolution de juillet 1830, puis quittèrent la ville et on ne trouve plus trace d’eux avant 1837.
En 1837, avec l’accord de Mgr Donnet, l’abbé Morel, vicaire-général les fait revenir pour s’occuper d’une chapelle à ND du Bon-Secours qu’il vient de fonder. Dans la maison attenante ainsi que deux autres immeubles rue de Margaux, les Jésuites établissent donc une résidence qui durera jusqu’en 1901 et fut extrêmement active (carêmes, avents, mois de Marie, mois du Sacré Coeur, retraites, réunions pieuses, congrégations différentes selon les catégories sociales et les professions , maisons d’accueil, catéchismes, conférences et patronages…Mais toujours pas de projet d’école à Bordeaux.
1850-1858 Collège de la Sauve-Majeure (Cardinal DONNET)
Il faut attendre la loi Falloux (mars 1850) qui autorise les membres des congrégations religieuses à enseigner. Mgr Donnet se tourne alors vers la Compagnie qui accepte, à la troisième demande…, de reprendre le collège qu’il venait de créer (mais avait abouti à un échec), à La Sauve-Majeure dans l’Entre-deux-Mers, « à l’ombre des restes vénérables de l’architecture bénédictine ».
A la rentrée 1850, les cours peuvent commencer pour 85 élèves. Bientôt la maison prospère et les élève affluent. Aussi une aile est-elle ajoutée aux anciens bâtiments qui abritent bientôt les joutes obligées et toujours ardentes des deux phratries des grands élèves : celle dite du Bataillon sacré où l’on débat de littérature, d’histoire et de religion, et la Société des Hercules qui regroupe les sportifs ».
215 élèves en 1856-1857 ! Il faut choisir : ou bâtir à la Sauve, ou se transporter à Bordeaux. Ce sera Bordeaux : en 1857, la Compagnie achète la propriété de Tivoli.
extrait de Jean-Claude Lasserre, in Le Festin, n°1, 1989
en savoir plus sur le Collège de La Sauve-Majeure
1858-1859 Construction du Collège Labottière
En savoir plus … LE COLLEGE DE LABOTIERE
1865 Acquisition de la Maison de campagne à la Tresne
1872 Acquisition de la Maison de Campagne VIRGINIA
1873 Ecole Apostolique
1880 Société civile immobilière TIVOLI
1881 Décret Jules Ferry « Effacement » des Jésuites
1895 Construction du Petit Collège rue Labottière
1901 Dispersion effective des Jésuites
Nuit 1-2 février 1904 Incendie du Collège de Tivoli rue Labottière
Un gigantesque incendie, le 2 février 1904, en une époque troublée entre l’Église et l’Etat, incendie combattu avec une « certain flegme »…, ravagea le Collège tout entier, sous le regard de plus de 10 000 bordelais accourus !
Il ne reste que quelques photos, et des plans qui nous restituent la longue façade ordonnée, animée seulement par un léger avant-corps encadré de pinacles en encorbellement, et par de multiples fenêtres.
« Vision un peu naïve mais de qualité d’un pédagogue architecte, épris d’un XIIIe siècle de référence, mais simplifié et accommodé à la manière moderne ».
Jean-Claude Lasserre, op. cit
en savoir plus : collège Tivoli de la rue Labotière
1907 Accueil à l’Assomption Boulevard Wilson
Chez les Dames de l’Assomption
Le Collège « Tivoli », après l’incendie, se transporte Bd Wilson, dans le monastère néo-roman édifié en 1866 par Aymar Verdier pour les Dames de l’Assomption, et qui avait échappé aux confiscations (1907-1931)
La crise scolaire et religieuse étant passée les Dames de l’Assomption souhaitaient légitimement retrouver leur maison, et les jésuites progressivement revenus à Bordeaux, retrouver un Collège !
1914-1918
Livre d’or Ecole saint Joseph de Tivoli
Consultez Le livre d’or 1914 – 1918
1918 Nouvelle société immobilière Saint Joseph de TIVOLI (Paul Glotin)
1923 Société CARNOT Saint Joseph de TIVOLI (Paul de JABRUN, s.j.)
1926 Acquisition de la Villa BAYONNE
Le quartier TIVOLI à BORDEAUX
En savoir plus : Le quatier TIVOLI
1928 Acquisition de PEYREBLANQUE (chemin d’Eysines)
A Peyreblanque, enfin…
La Société Immobilière Carnot, créée en 1923, et le Père Paul de Jabrun, futur recteur en 1928, préparent ce renouveau par l’acquisition d’un nouveau domaine sis à Caudéran autour d’une nouvelle maison de campagne néo-classique, appelée Peyreblanque.
1929 Construction du GRAND BÂTIMENT
La construction de l’établissement scolaire fut confiée à Alexandre Garros, diplômé de l’Ecole des Beaux-Arts de Paris, qui avait succédé à son père Michel-Louis, et dont les deux fils, Louis et Marcel oeuvrèrent aussi sur le chantier du nouveau Tivoli. Architectes de nombreux établissements religieux et scolaires, notamment de ce chef d’oeuvre qu’est le Séminaire de Bordeaux.
Après deux révisions, les plans de nov. 1929 ne conservent du projet initial qu’ « un corps de bâtiment principal qui témoigne de l’art sobre et robuste des Garros et de leur intérêt pour les styles traditionnels, ici rajeunis pour s’adapter à un programme moderne. Les matériaux contemporains, béton de grave, de rivière et ciment, béton armé utilisé par exemple pour le motif central des façades, les pilastres et l’entablement) allié à la brique apparente plus traditionnelle mais aussi plus chaleureuse, sont mis au service d’un langage classique simple, efficace, où tout décor porteur de trouble est banni : ailes symétriques de part et d’autre d’un avant corps central à ressauts et couronnement à fronton arrondi, pilastres cannelés colossaux, entablement saillant, etc.
A l’intérieur du corps central, après le vestibule, particulièrement spectaculaire, est le doubles escalier de béton armé supporté par des colonnes ornées à la base et à la partie supérieure de mosaïque à décor stylisé, seules concession au décoratif. »
Jean-Claude Lasserre, op.cit.
L’inauguration eut lieu le 31 mai 1931 dans la liesse générale
Puis il y eut la guerre et l’occupation,
l’inauguration du stade et des installations sportives en 1943 (toujours sur projets Garros)
la construction de la chapelle, sur les plans de Michel Garros, consacrée en 1949 par Mgr Feltin,
et l’adjonction d’ailes supplémentaires et de nouveaux bâtiments qui forment le Tivoli d’aujourd’hui (voir vitrines suivantes).