1981 « Un certain Jean-Baptiste dit Molière »
1984 « Le cirque ds étoiles »
1985 « Le jardin des lettres »
1987 « Sur les chemins de Meaulnes »
1990 « Gargantua »
1993 « Europa del Arte »
1995 « Quoi de neuf Molière »
Quoi de neuf ? Molière.
1981 – Jean François Rabaud inaugure ses spectacles » à expressions multiples » , où se mêlent théâtre, jeux de scène, danse musique vocale, et instrumentale, diapositives, par « Un certain Jean-Baptiste dit… Molière », hommage coloré et puissant au « patron ».
1995 – Voici qu’après quinze années ponctuées par le « Le Cirque des Etoiles », « Au jardin des Lettres », « Sur les chemins de Meaulnes », Gargantua, Europa dell’Arte » notre metteur en scène, qui se double d’un éducateur et d’un amoureux » d’amitié » sans frontière de génération ou de statut social, revient à Molière, à propose duquel il interpelle le spectateur par cette qui claque : « Quoi de neuf ? « , appelant la réponse : « Molière »; Molière qui, en observant et en épinglant les travers de sa société, faisait œuvre intemporelle, dont la projection sur notre petit monde de de la fin du XXème siècle se contenterait , à la limite d’un simple changement de costumes et de décors.
C’est bien là ce qu’entendaient signifier les clins d’œil distribués au fi des scènes : l’homme au walkman au caddie de supermarché ou à la tondeuse à gazon, la « précieuse » aux collants audacieux et au fume-cigarette, le groupe de musique « funk » dont la création « made in Tivoli » enchaîne en toute simplicité sur a andante du Grand Siècle – autant d’interférences sont l’audacieux anachronique parait aller de soi !
Ces personnages de notre temps faisaient partie des quelques cent trente acteurs, danseurs, musiciens, jongleurs, et baladins qui animèrent les vingt et un tableaux composant le spectacle. Ce spectacle commence dans le Bordeaux du petit matin, encore nocturne, des tivoliens en route pour leur collège ; à la suite, vont alterner dans un enchaînement constant qui donne un rythme allègre à l’ensemble, évocations de la vie de J.B. Poquelin – qui deviendra Molière -, scènes collectées en tableaux dansés, mimés et chantés (scènes du marché, de travaux de champs), et des extraits de neufs pièces, pour se conclure, après le saisissant ballet de médecins et de la mort se disputant un Molière, pantin agonisant, par la résurrection – pour touts les temps – des principaux personnages, paragons éternels de la « comédie humaine ». Grâce soient rendues à tous pour leur enthousiasme, leur talent, leur souci de progresser d’une séance à l’autre.
L’encadrement que supposent les multiples facettes d’un tel spectacle était assuré par près de soixante adultes, professeurs, parents, membres du personnel de Tivoli, qui appliquèrent leurs compétences – et leur disponibilité – les uns à faire répéter les acteurs, musiciens, danseurs, les autres à construire une scène qui tienne ou à en habiller le décor, d’autres encore à grimer les visages, sans parler en régie de son, des lumières et de l’image, sans oublier enfin les lycéens et lycéennes qui assistèrent la technique, travaillèrent aux décors, prirent en charge la publicité…
Merci à tous ceux qui « se sont donnés » et grâce aux efforts desquels, en sept séances, près de trois mille spectateurs quittèrent Tivoli le visage épanoui, heureux d’avoir partagé durant une heure et demie un grand moment de qualité et convivialité. Merci ! Jean-François !
Pau Defaye
Revue N°12 mai Mai 1995