Construite en 1663-1676

L’église Saint-François-Xavier, aujourd’hui Saint-Paul-Saint-François, animée par les Dominicains de Bordeaux, est l’église de l’ancienne maison professe des Jésuites à Bordeaux, la 4ème créée par cet ordre, après Paris, Grenoble et Toulouse, en 1624. L’église fut construite entre 1661 et 1673 par le Frère Mathurin Biziou, architecte, assisté  des Frères Fr-André et Robert Charpentier, et bénie par l’archevêque Henri de Béthune le 22 mai 1676. « Elle est un remarquable exemple de l’architecture de la Contre-Réforme. De grandes dimensions, 45 m. de long sur 19 m. de large, elle dérive du Gesu à Rome, mais aussi de l’église de la maison professe de Paris. D’une grande unité, elle est voûtée d’arêtes à doubleaux, avec une coupole à la croisée du transept sans saillie et dispose de chapelles latérales communicantes aussi larges que peu profondes .      Conformément aux recommandations du Concile de Trente, elle est bien éclairée et concentre sa décoration sur les autels, la tribune d’orgue et la chaire.      Le maître-autel a été réalisée au siècle suivant par le grand sculpteur parisien, Guillaume Coustou le jeune, entre 1741 et 1748.      À travers ces œuvres, l’art jésuite peut-être caractérisé par sa sensibilité à l’avant-garde de son temps, avec une alliance entre des Frères architectes et sculpteurs très cultivés, et des jeunes artistes de renom. C’est ainsi que l’église Saint-Paul-Saint-François peut être considérée comme l’un des chefs d’oeuvre de l’architecture classique pour la France et pour Bordeaux. » François Gondran, A.B.F. de Gironde (2004-2013)

Le retable du chœur de l’église Saint-Paul-Saint-François-Xavier.

Les jésuites avaient décidé de décorer le chœur de leur église : entre 1741 et 1743, on construit le maître-autel, on « regrée » le sanctuaire ; on traite avec le sculpteur Vernet pour le baldaquin du retable…Pour l’Assomption de saint-François-Xavier et le tabernacle, on s’est adressé à Guillaume II Coustou (1716-1777), qui viendra les mettre en place pour la Toussaint 1748.  Le monument sera exécuté en marbre et bronze doré.

     « Dans cet ensemble, il faut distinguer d’abord le massif du tabernacle de marbre vert, dont les mouvements flexibles, significatifs du baroque, en animent la partie centrale. Plus haut, en marbre, d’autres chérubins, un ange sans ailes, un charmant petit putto qui brandit une palme de bronze et tient une couronne de fleurs, des nuées qui se gonflent et s’effilent avec tant d’habileté qu’on oublie leur matière. Assis sur ces nuées, le saint. Plis des étoffes, franges, broderies, dentelle, mouvement des bras étendus, des mains ouvertes, tout est naturel sans ostentation, et le visage juvénile exprime une adoration confiante. Réalisme, agitation, mysticisme, ces éléments qui deviennent dans le rococo européen vérisme et outrance, sont ici tempérés par la mesure et la distinction françaises, et, au-delà des formes, l’émotion religieuse manifeste des qualités analogues de douceur, de retenue et de grave conviction. »

François-Georges Pariset, Bordeaux au XVIIIe siècle, 1968,

Histoire de Bordeaux, sous la direction de Charles Higounet, tome V.

     C’est grâce à un bonnet phrygien dont les paroissiens l’avaient coiffé que Saint-François échappa à la fureur révolutionnaire et que le chef d’oeuvre de Coustou fut sauvé.

 

Le 16 Novembre 1922

S.E. Le Cardinal ANDRIEU étant archevèque de BORDEAUX
E.E.M DUPRAT curé de cette paroisse.
Le Bras de Saint François-Xavier, relique insigne conservée au GESU de Rome depuis 1614, a été apporté par le R.P. Paul de JABRUN,s.j.
et solennellement reçu dans cette église pour y être exposé à la vénération des fidèles venus en foule durant la cérémonie inaugurale des fêtes célébrées à Bordeaux à l’occasion du Troisième Centenaire de la canonisation de Saint Ignace et de Saint François-Xavier.

photos réalisées par G. CANAL